La censure

Lorsque Dreyfus est condamné, les doutes concernant le procès et la culpabilité de celui-ci sont dissipés ou passés sous silence .

Le véritable traître est officiellement identifié en novembre 1897 : c'est le commandant Walsin Esterhàzy.

Pour éviter la contestation du peuple et le retour de l’affaire sur le devant de la scène, les condamnateurs de Dreyfus  s’organisent pour que leurs erreurs ne soient pas exposées dans la presse. Le lieutenant-colonel Georges Picquart, chef du service des renseignements militaires , avait découvert en 1896 l’identité du véritable traître . Mais dans le seul et unique but de maintenir Dreyfus en prison, l’état-major prive Picquart de ses fonctions et manigance pour protéger le véritable coupable.

Émile Zola qui écrit dans l’intérêt de Dreyfus voit son article « J’accuse » censuré. Dans cette lettre ouverte Zola s’engage corps et âme dans la défense d’Albert Dreyfus entre 1897 et 1899.

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Mathieu Dreyfus, frère aîné d’Alfred Dreyfus, est convaincu depuis le début de l’innocence de celui-ci. Petit a petit, malgré de nombreuses menaces de la part des milliaires, il réussit a convaincre le journaliste Bernard Lazare de se pencher sur les zones d’ombre de la procédure. En 1896 il publie à Bruxelles le premier opuscule dreyfusard . Cette publication n'a que peu d'influence sur le monde mais contient tant de détails que l'État-Major suspecte Picquart d'en être responsable.

Lorsque l’affaire sort enfin au grand jour dans les journaux, les trois cent mille exemplaires disparaissent en seulement quelques heures. Cet article est un véritable succès . C’est aussi la première synthèse de l’affaire Dreyfus, que le public découvre enfin dans sa globalité.